Vices & Vertus

Samedi 6 mai 2017

Un rendez-vous artistique de premier plan à Namur : trois lieux emblématiques, trois ambiances, trois étapes.

Le TreM.a (musée des Arts anciens du Namurois), le Musée Rops et l’église Saint-Loup proposent de suivre, à travers le prisme artistique, l’évolution du statut réservé aux notions de Bien et de Mal depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours, en passant par le XIXe siècle. Trois expositions, « Mise en images », « Rops / Ensor » et les sculptures en marbre de l’artiste russe contemporaine, Aidan Salakhova, nous feront ainsi traverser les siècles à la découverte des interprétations artistiques des vices & des vertus et par là-même des artistes qui ont sondé les instincts humains, des plus vils aux plus vertueux.

Parmi ces expositions, nous avons porté notre choix sur « Mise en images » et « Rops/Ensor ».

MISE EN IMAGES

Par souci de chronologie, nous entamerons ce parcours par l’exposition « Mise en images » au TreM.a (musée des Arts anciens du Namurois).

Véritable épopée à travers l’histoire de la représentation artistique des vices et des vertus, l’exposition montre comment les artistes, entre les IXe et XVIIe siècles, ont abordé l’éternelle question du Bien et du Mal dans la mise en scène des vices et des vertus.

Les représentations dynamiques du conflit entre les vices et les vertus ont reçu leur impulsion avec la « Psychomachie » du poète latin Prudence (Ve siècle), lequel met en images l’idée de la victoire des vertus sur les vices.  Cette idée va survivre comme expression du combat de l’âme.  Les « tentations » en sont les images spectaculaires.

Les visions de l’enfer se répandent alors pour encourager l’homme à la vigilance.  D’autre part, les figurations allégoriques sont caractérisées selon des conventions instaurées par les théologiens.  Celles-ci se multiplient à partir du IXe siècle.  Thomas d’Aquin fixera, au XIIIe siècle, l’ensemble de ces notions imposées par le pape Grégoire le Grand dans « La Somme théologique ».

C’est donc la lente gestation des concepts du Bien et du Mal que retrace l’exposition, depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin des Temps modernes, avec les notions de péché originel, de tentations (Adam et Ève, saint Antoine, Bethsabée…).

En contraste, deux créations font figure d’anachroniques exceptions : « La Tentation de Saint-Antoine » et « Les sept péchés capitaux » de l’artiste contemporain Antoine Roegiers, lesquelles permettent d’établir un dialogue entre les œuvres anciennes et la production artistique numérique actuelle.

ROPS / ENSOR

Au musée Rops, l’illustre graveur, peintre et dessinateur namurois Félicien Rops (1833-1898) rencontre, le temps d’une exposition, son compatriote James Ensor (1860-1949), peintre anarchiste ostendais. Bien qu’une génération sépare les deux hommes qui se sont côtoyés et appréciés, beaucoup d’éléments sont aussi là pour les rapprocher. Les deux artistes se sont largement employés à représenter le vice.

Ainsi en est-il des « Tentation de saint Antoine » réalisées par l’un et l’autre et qui ouvrent l’exposition. Si Rops, dans sa représentation sulfureuse de la scène biblique, choque ses contemporains, Ensor n’a rien à lui envier, comme en témoigne un fac-similé de la « Tentation de saint Antoine » conservé au Art Institute de Chicago. Constitué de 51 feuillets, il sera pour la première fois visible en Belgique.  En 1904, James Ensor publie une magnifique série de huit gravures entreprise huit ans plus tôt et intitulée « Les Péchés capitaux », dont il produira des versions colorées à la main.  Monstres, diables, squelettes s’invitent dans une critique grinçante des travers humains.

Chez Félicien Rops, la satire va souvent de pair avec la description des vices, dont le plus éloquent est la luxure : « Les choses de la nature ne sont pas sales : Naturalia non sunt turpia », écrivait Rops.

« La mort de Félicien Rops m’attriste beaucoup.  Il restera un maître et grandira encore dans l’estime et l’admiration des artistes », confiait Ensor à la mort de Rops en 1898.

Une partie de l’exposition concerne également les réseaux artistiques et mondains communs aux deux hommes : Théodore Hannon et Eugène Demolder furent des amis proches des deux artistes et participèrent à leur notoriété artistique.

Programme de l’après-midi :

14H15 :

Rendez-vous au Musée des Arts anciens du Namurois  (rue de Fer, 27 à Namur)

14H30 :

Visite guidée de l’exposition « Mise en images » (durée : 01H00)

15H45 :

Trajet à pied jusqu’au Musée Rops (rue Fumal, 12)

16H00 :

Visite guidée de l’exposition « Ensor / Rops » (durée : 01H00)

Prix (comprenant les entrées aux expositions, les visites guidées ainsi que la remise de documentation) :

  • Membre : 15€
  • Non membre : 17€
  • Étudiant et demandeur d’emploi : 13€

Le ticket d’entrée aux deux expositions donne accès à l’exposition « Aidan Salakhova » en l’église Saint-Loup, et ce durant toute la durée des expositions (jusqu’au 21 mai 2017).

En cas d’annulation, 7€ seront retenus pour frais administratifs, plus les frais engagés.

Date limite d’inscription :

28 avril 2017

La totalité du payement confirme l’inscription.