Gand et son Agneau Mystique

MARDI 29 OCTOBRE 2024

Nous avons passé une agréable journée automnale à Gand, chef-lieu de la Flandre Orientale. L’objectif du jour : découvrir ou redécouvrir L’Adoration de l’Agneau Mystique, le plus célèbre des retables belges.

  • En matinée : visite guidée du MSK

Le MSK (musée des Beaux-Arts de Gand) possède une riche collection de peintures et de sculptures qui offrent un beau panorama de l’Histoire de l’art : de la salle des peintures de chasses à celle de la peinture hollandaise, de Brueghel, des primitifs flamands et même quelques installations contemporaines, nos guides n’ont pas manqué de nous partager leurs coups de cœur.

Le MSK est également l’endroit où vous pouvez observer, en direct, les restaurateurs de l’IRPA (Institut Royal du Patrimoine Artistique) travailler avec patience et minutie sur les panneaux de L’Agneau Mystique. Depuis 2012, les phases de restauration s’enchainent pour redonner au retable son éclat d’antan. L’ensemble devrait être restauré et réinstallé dans son entièreté au sein de la Cathédrale Saint-Bavon pour 2026.

L’après-midi : la Cathédrale Saint-Bavon

Après du temps libre apprécié pour déambuler dans la ville, nous avons rejoint la Cathédrale Saint-Bavon et son centre du visiteur pour une animation en réalité augmentée. Grâce à cette technologie, la cathédrale a repris vie dans une époque où les frères Van Eyck réalisaient l’Agneau Mystique. Cette animation, bien que peut-être perturbante, est pleine de dynamisme et de réalisme. La visite s’est terminée par la contemplation du retable, le vrai cette fois. Durant ce moment de plaisir et d’émerveillement, il fallait garder à l’esprit que certains panneaux étaient des originaux et d’autres des copies, le registre supérieur étant en cours de restauration au sein du MSK.

Nous avons conclu la journée, dans la bonne humeur, par le traditionnel verre de l’amitié.


Qu’avons-nous retenu ?

Outre sa superbe collection, le MSK peut se vanter de proposer une médiation muséale tournée vers la jeunesse. L’utilisation de l’intelligence artificielle pour créer des interactions entre certains tableaux et les visiteurs, des audioguides à destination des enfants, des jeux en bois du style « qui est-ce? » sont autant de de moyens mis en place pour faire vivre les œuvres et les rendre accessibles dès le plus jeune âge. Enfin, trois fois par an, les équipe du MSK proposent à des groupes de jeunes d’exposer pendant une période des œuvres d’art issues des réserves, une belle façon de les faire participer à la vie du musée et de faire ressortir des œuvres oubliées.

Certains considèrent Van Eyck comme le maître des peintres. Son habileté et ses innovations techniques, avec le perfectionnement de la peinture à l’huile, ont permis à la peinture d’obtenir un degré de réalisme jamais égalé auparavant. N’oublions pas qu’il existe d’autres techniques utilisées à la Renaissance, comme la peinture à la détrempe ou a tempera, qui ont permis elles aussi de beaux effets et qui demandaient également une grande maîtrise. L’apport de la signature a été également une idée déterminante pour les artistes. C’en est fini des « Maître de Flémalle » ou d’autres contrées, dorénavant les peintures seront attribuées avec précision. Quant au retable qui fait la fierté des gantois, il fait partie incontestablement des chefs d’œuvre de l’Histoire de l’art. Face à l’impressionnant retable, on ne peut que penser que les frères Van Eyck ne l’ont pas réaliser seuls. Alors quelle parties peut être attribuer à qui ? À Jan Van Eyck ? À son frère Hubert ? À leur atelier ? Ou encore à d’autres peintres contemporains..? Encore un défi que devra tenter de résoudre l’IRPA. En attendant, les équipes de restaurations ont obtenu des résultats remarquables en usant de nouvelles technologies pour enlever les couches de surpeints ajoutée au XVIe et retrouver le tableau d’origine. Rendez-vous sur le site https://closertovaneyck.kikirpa.be/ pour approcher l’œuvre au plus près de ses détails.